lundi 27 février 2012

Parce que je ne saurais refuser quelque chose à Mab, voici mes réponses à ses questions :

1- Votre premier souvenir ?
Peut-être à la maternelle un après-midi où je ne voulais pas aller à l'école. Je me revois assise sur le tapis, agrippée aux pieds métalliques de la table basse.
 2- Dernière gourmandise dégustée.
La moitié d'un fondant chocolat-framboises ce matin au petit-déjeuner.
3- Premier  film vu au cinéma.
Je ne sais pas si c'est le premier mais je me souviens des Aristochats vus à Lille.
4- Dernier film vu au cinéma.
J.Edgar
5- Premier livre lu.
Rémi et Colette (et leur ami l'écureuil) avec lequel j'ai appris à lire.
6- Dernier livre lu.
Le quai de Ouistreham (lu à Cabourg, ça ne pouvait pas mieux tomber).
7- Premier bain de mer.
Sûrement à "Paris Plage" quand ça désignait une plage de la Mer du Nord et pas une dépense somptuaire de la ville de Paris.
8- Dernier bain de mer.
Vraiment toute entière dans l'eau ? A l'Ile de Ré l'année de la canicule. Sinon les pieds dans l'eau, il y a deux ans à Pornichet.
9- Premier geste du matin.
Boire de l'eau.
10- Dernier geste du soir
Un bisou
11- Dernière question…Je la cherche.
J'attends que Mab la trouve alors :)

Et si je comprends bien, je dois aussi poser 11 questions ? Je ne la pose à personne en particulier, mais si quelqu'un veut bien y répondre en me signalant qu'il le fait, ça me fera plaisir.
1 - Content(e) pour Jean Dujardin ?
2 - Avez-vous encore vos parents ?
3 - Quelle a été jusqu'ici la plus grande aventure de votre vie ?
4 - Devant quoi pleurez-vous comme une madeleine à la télévision ?
5 - Est-ce que c'était mieux avant ?
6 - Quelle gourmandise salée ou sucrée vous fait immanquablement craquer ?
7 - Pensez-vous souvent à la mort ?
8 - Crème de jour hors de prix ou achetée en grande surface ?
9 - Comment se prénommaient vos grands-mères ?
10 - Allez-vous régulièrement au cimetière ?
11 - Pensez-vous être quelqu'un de bien ?

Oui je sais c'est décousu, mais c'est comme ça :D

jeudi 23 février 2012

jeudi 16 février 2012

J'aime bien Eliane. C'est une petite dame aux cheveux gris et aux yeux bleus qui fait le ménage là où je travaille. Elle vit seule, fume comme un pompier tout en étant diabétique et asthmatique. Parfois elle vient m'apporter un bonbon (sans sucre, forcément) et on discute un peu. Elle s'assied sur une chaise face à mon bureau et me raconte sa vie.
Hier on parlait des difficultés à se garer en ville, et elle a glissé dans la conversation que "quand on faisait les fêtes", elle avait essayé de conduite la grosse Merco et la caravane mais avait failli avoir un accident, s'était fait enguirlander par son mari et avait arrêté. Intriguée, je reprends "alors vous faisiez les fêtes, Eliane ?" et elle me raconte que son mari était d'une famille de forains depuis des générations, qu'ils avaient un tir, un crève-ballons et un manège et qu'elle a l'a suivi un moment avant qu'ils ne se séparent. Que son beau-père ne savait ni lire ni compter et qu'il donnait toujours un gros billet pour payer quelque chose, c'était sa femme qui faisait les comptes. Qu'il s'était mis la main sur le billot et s'était coupé le petit doigt pour ne pas être mobilisé à la guerre, puis s'était crevé lui-même un tympan pour ne pas être appelé une seconde fois un peu plus tard.
Je lui demande "mais les gitans, ce sont des forains ? Ou il y a des forains gitans et des forains pas gitans ?". Et là la réponse fuse : "les gitans, c'est tous des voleurs, les forains, non". Puis son oeil bleu s'allume et elle ajoute " enfin... différemment". Et elle continue à me raconter cette vie pendant un moment, jusqu'à ce qu'elle se lève toute contente en me disant "ça m'a fait du bien cette petite causette".
Tu parles Eliane, à moi aussi, c'est pour un moment comme ça que je me dis que je n'ai pas perdu ma journée. J'ai partagé une vie complètement différente de la mienne, racontée par une personne simple qui parle avec son coeur et est si loin de mes fréquentations habituelles.
Il y a aussi l'homme qui s'occupe de l'entretien des bâtiments qui vient me faire la causette une ou deux fois par semaine. Il a pas mal bourlingué, a travaillé en usine, dans le bâtiment, a été militaire en Guadeloupe, a eu un grand-père parti faire fortune aux Etats-Unis au début du siècle...
Bizarrement, tout cela me ramène à mon amie qui n'est plus mon amie. Je l'aimais parce qu'elle avait toujours des histoires incroyables à raconter, des coups de foudre improbables et rocambolesques, des disputes épiques avec ses collègues, des tas de questionnements tarabiscotés qui la rendaient passionnante. Elle avait besoin de parler et d'être écoutée. Il lui semblait que c'était un dialogue parce que nous parlions toutes les deux, mais d'elle exclusivement. Le jour où elle a réalisé qu'elle seule parlait, elle m'en a voulu à mort de lui avoir caché que je n'étais pas que cette mer apparemment calme qui lui servait de miroir.
Peut-être que je suis un vampire finalement. Je me nourris des autres, leur vie m'intéresse, j'adore les écouter. Je n'aime que les gens un peu fêlés, un peu fragiles, ils me touchent et me passionnent. Mais mes propres questionnement sont plus intérieurs, je n'y peux rien, c'est comme ça.

dimanche 12 février 2012

Dimanche fin d'après-midi, température désespérément négative, je zappe. D'abord un reportage sur des filles de 15 ans qui avortent parce qu'elles croient qu'on ne peut pas tomber enceinte la première fois, parce qu'elles croyaient que leur copain avait mis un préservatif (!) ou qui ne savent tout simplement pas pourquoi. Et je me dis qu'une telle inconscience fait peur, surtout avec le sida qui rôde toujours. Qu'ont-elles fait de la liberté si chèrement acquise d'avorter ? Est-ce que cette gamine qui passe une demi-journée à l'hôpital après avoir avalé trois cachets va faire plus attention ?
Ensuite un reportage sur des gens qui habitent dans un mobil home parce que les loyers sont trop chers. Et on voit cette jeune femme célibataire sans travail enceinte de son troisième enfant qui commence à s'installer. Et là encore, même interrogation de ma part autour de cette grossesse. Pas de père, pas de travail, pas d'argent, était-ce vraiment une priorité d'avoir cet enfant ?
Quand je pense à ce que des générations de femmes ont subi pendant des siècles du fait des grossesses non désirées, je trouve qu'on est en train de galvauder ces merveilles qui sont à notre disposition : la contraception et l'avortement. Par respect pour ces femmes qui ont lutté, par respect d'elles-mêmes et aussi de leurs enfants à venir, je trouve que les femmes d'aujourd'hui devraient prendre les choses un peu moins à la légère.
Il me semble que les parents ont un rôle à jouer là-dedans. Nous devons entourer nos enfants, les éduquer, les aider à grandir et à réfléchir pour qu'ils ne fassent pas n'importe quoi. Qu'on choisisse d'avoir un enfant ou de ne pas en avoir, ce n'est jamais anodin, c'est toujours important. Ça mérite réflexion tout simplement.

lundi 6 février 2012

L'autre jour, j'ai fait la causette avec mon étudiant congolais. Enfin pas "mon" étudiant, mais le petit gars dont je vous ai déjà parlé il y a plusieurs mois. Il m'a parlé de ses parents, de sa maman qu'il n'a pas vue depuis des années parce qu'il a étudié au Sénégal avant de venir en France. D'ici on se dit que tout ça c'est l'Afrique, en fait il y a pas loin de 4000 kilomètres entre ces deux pays.
Sa mère fabrique des yaourts qu'elle vend et il rêve d'économiser assez pour pouvoir lui offrir un mixer ou un robot, il n'a pas su me dire exactement, un truc qui remuerait tout seul ses préparations. Mais sa mère a un problème de santé : suite à un mauvais sort, elle peut rester paralysée un mois d'une jambe. Elle a tout essayé de la médecine traditionnelle, a même vu des Chinois m'a-t-il dit, mais rien ne la soulage. Il paraît qu'on lui a retiré des aiguilles de la jambe, il m'a aussi parlé d'une histoire de serpents, une sacrée cochonnerie ce mauvais sort.
Et puis son père a une deuxième femme depuis une dizaine d'année, ce n'est pas facile tous les jours. La famille est visiblement très chrétienne mais ça n'empêche pas la polygamie. Du coup le père a un terrain séparé en deux, d'un côté du mur la première femme et de l'autre la deuxième. Néanmoins la maman de l'étudiant, la plus âgée des deux, a un statut particulier, tout le monde la respecte et l'appelle la mère supérieure. Quand la deuxième femme veut emmener ses enfants quelque part, ils disent "non, on reste avec mère sup !'.
J'ai trouvé la façon dont il me racontait ça en toute simplicité très touchante. Parce qu'il est intelligent et qu'il sait forcément que pour un Blanc de France, une histoire de mauvais sort peut sembler bizarre. Et que chez nous, il n'y a pas de mère sup' qui règne sur les enfants, même ceux de la deuxième épouse.
Là il cherche un stage obligatoire dans le cadre de ses études, mais évidemment il galère. Il va sûrement être obligé d'aller dans un autre coin de France, là où il y a plus d'emploi dans sa branche et où on est peut-être plus ouvert sur l'idée d'embaucher un jeune Africain. Au fait Brigitte, si tu passes par là, je lui ai aussi donné les sacs vides qui contenaient les vêtements que ton amie avait réunis pour lui, parce qu'il est amené à se déplacer pour aller prospecter et il faudra sûrement qu'il déménage d'ici peu.
Quand je vois mon thermomètre qui marquait -15 ce matin (sans parler de la température ressentie, du vent et de l'âge du capitaine), je pense à ce qu'il a écrit l'autre jour sur fac*book quand il y avait de la neige : "voilà le diable blanc".

jeudi 2 février 2012

Parfois je me demande si la mode des blogs va durer. Est-ce que ce ne serait pas mieux de prendre un gros cahier et d'écrire dedans ? Bien sûr la vie des autres est marrante, c'est comme de regarder depuis la rue une fenêtre éclairée quand il fait nuit. On voit un bout de la pièce, une silhouette, on imagine la vie dans la maison, on aimerait être une petite souris.
Mais dans un blog, qui dit la vérité ? Pas ceux qui écrivent, surtout quand ils sont lus par des gens de leur entourage. Ou alors ils écrivent des choses superficielles pour ne pas fâcher, révéler des secrets ou choquer. Pas ceux qui commentent non plus, du moins s'ils ont un avis négatif sur ce qui est écrit. Il n'y a que les cinglés qui prennent le temps d'écrire une réponse véhémente à un billet écrit par un parfait inconnu sur un sujet qui ne les concerne pas. Donc les gens bien élevés se contentent de lire sans laisser trace de leur passage s'ils désapprouvent le post.
Alors on parle de quoi ? Du quotidien, c'est encore ce qu'il y a de mieux finalement. Donc aujourd'hui je suis en robe, ce qui est exceptionnel. J'aime être en robe quand il fait - 20 degrés, c'est tonifiant. Je viens d'ouvrir la page face*ook de l'établissement où je bosse, c'est très marrant. Je publie des informations palpitantes, des photos magnifiques, je suis amie avec des étudiants dont je vois la vie passionnante, c'est trop bien (je suis amie avec des jeunes donc je parle jeune, normal). Ma collègue vient de m'apporter un croissant mais comme il est 11h16, je ne vais pas le manger.
Mon époux-vantable travaille trop mais ce n'est pas de sa faute. On a envisagé pour la première fois dimanche l'idée de travailler moins et gagner moins mais dans un cadre plus cool, ça pourrait être sympa. Les filles nous coûtent encore un bras chacune mais ça devrait s'arranger un de ces jours. Enfin peut-être pas l'an prochain si on en a une aux States et l'autre en M1. Peut-être pas l'année d'après si on en a une à Paris qui passe l'agrég et l'autre en M2. Mais un jour peut-être ? Et puis on épargne pas mal parce que notre train de vie est tout ce qu'il y a de plus normal, je préfère crever que rouler en 4x4, je n'ai pas un impeccable brushing blond qui m'emmène chez le coiffeur chaque semaine, O. roule dans une 206 qui a quelques années et l'idée d'avoir un crocodile sur ses polos ne l'attire vraiment pas. Donc nos besoins sont raisonnables et rien ne remplace une bonne qualité de vie, il va falloir qu'on continue à y réfléchir.
Voilà ! C'était une fois de plus la passionnante vie d'Hermione en direct live des Vosges !