lundi 28 juin 2010

Hier, j'ai passé une heure à fouiller la maison de mon enfance à la recherche du portefeuille que ma maman a égaré. Comme elle n'a aucune idée de l'endroit où il peut être, il faut chercher partout, y compris dans les endroits les plus improbables.
Je ne sais pas si j'aime penser à mon enfance ou pas. C'est un mélange de souvenirs heureux et d'autres moins, rien que de très banal en fait. La maison de mon enfance est immense, elle ressemble à un immeuble collectif. Un sous-sol qui est en fait au niveau du sol avec cave, chaufferie, garage. Un rez-de-chaussée avec un appartement qui était à l'origine occupé par un vieux couple qui louait le premier étage à mes parents, puis qui leur a vendu la maison en viager très rapidement. Ils ont vendu à un prix avantageux à condition que mes parents leur versent une rente mensuelle pour aider à payer la maison de retraite où ils se sont retirés. Ils s'appelaient Monsieur et Madame Marchal, on les appelait les Marchaux parce qu'un marchal des marchaux. Le monsieur s'appelait Félix et mon père parlait de sa femme en l'appelant Félicie, même s'il n'était pas question de les appeler par leur prénom, c'était juste entre nous. Bref il y avait ensuite le deuxième étage où nous habitions avant d'avoir toute la maison, puis encore deux chambres tout en haut, dont la mienne. Un jour, un voisin de ma copine Monique regardait la maison d'un air rêveur et il m'a demandé combien on était là-dedans. J'ai répondu six. Six familles ? Ben non, juste six, mes parents, mes deux frères, ma soeur et moi !
Ca m'a fait tout bizarre de farfouiller partout. J'ai revu mon petit fer à repasser rouge, un vieux survêtement de mon père qui m'a fait monter les larmes aux yeux quand je l'ai touché, mon triple-décimètre avec un autocollant Snoopy, une jupe en satin noir que ma mère s'était fait faire pour le bal du lycée, des bandes magnétiques qu'on ne pourra plus écouter faute de magnétophone. Dommage, il doit y avoir quelque part la version expurgée de La chèvre de monsieur Seguin récitée par moi. Mon père avait réécrit la fin et le loup ne mangeait pas la chèvre parce que c'était la nuit de Noël...
Et évidemment, j'ai commencé sans même le réaliser à chantonner "il ne faut jamais revenir au temps béni des souvenirs ceux de l'enfance nous déchirent" et toute cette magnifique chanson de Barbara qui me monte souvent aux lèvres. C'est très bizarre l'enfance, ça émeut mais ça déchire en même temps.

7 commentaires:

  1. Comme tu dis , jours heureux et d'autres moins , mais c'est bon de farfouiller dans les greniers !

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  2. Tu as de chance d'avoir ta maison d'enfance, c'est assez rare de nos jours. as-tu retrouve le portefeuille?

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  3. "Ah ben oui!" dirait ma petite fille, l'enfance ça peut faire pleurer parce qu'e les bons moments sont loin et parce que d'autres moments nous avions besoin de notre Maman, par exemple!

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  4. C'est un bonheur de pouvoir aller fouiller dans sa maison d'enfance...Ne pleure pas...

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  5. Il me semble que dans la chanson de Barbara, une autre rime à souvenirs est "ceux de l'enfance sont les pires". Quand on te lit, on sent que pour toi il ne reste que le meilleur. Et c'est toujours un plaisir de te lire...

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  6. "Merci ! J'aurai au moins bossé mon anglais cet après-midi. Je ne dis pas que je le replacerai de sitôt, mais l'ai élargi ma culture."
    Il est en effet assez mal vu de placer ce genre de truc dans une conversation entre gens du monde...

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