lundi 23 août 2010



Weekend dans la vieille maison de famille avec ma sœur et sa famille. J'en ai profité pour me replonger dans le peu d'archives familiales que nous ayons. J'ai commencé par le gros livre de recettes de la grande-tante Marie, qui était cordon-bleu à Paris chez les nobles. Tout semble si simple dans ce livre. L'art de faire des soufflés, des bombes glacées, des poulardes demi-deuil ou des saumons en croûte sans réfrigérateur, sans robot, sans chaleur tournante et sans le blog de Mercotte. Oh mon Dieu ! Et tout cela bien sûr pour dix personnes au moins, on a un rang à tenir.
Ensuite, j'ai sorti le maigre album photos. On y voit la susdite tante Marie (grande-tante de ma mère en fait), l'air pas très commode. En même temps elle avait eu un enfant naturel quand elle était certainement très jeune et il est mort en 1915 à la guerre, il n'avait pas 20 ans. Je comprends que la tante Marie n'ait pas eu le cœur à sourire. J'ai bien peur d'avoir hérité de son grand nez, il va falloir que je travaille mon sourire pour compenser. On y voit aussi sa sœur, la tante Marguerite. Visage doux et rond, elle était nounou à Paris dans des familles nobles elle aussi. J'ai ensuite relu une lettre que j'adore, qui vient d'une jeune fille dont elle avait été la nounou et qui écrivait pour annoncer ses fiançailles. Cette lettre écrite en 1922 est un bijou, j'aurais dû la recopier. Elle décrit le jeune fiancé en énumérant ses qualités : excessivement brave à la guerre, très religieux, présentant bien, d'autres qualités dont je ne me souviens plus et cette phrase que j'adore "et par dessus tout m'aimant à la folie". J'espère qu'elle a été heureuse, Mademoiselle Germaine D. de S, dans son mariage avec Monsieur Max de C. d'U. Le mariage a bien eu lieu, je viens d'en trouver l'écho dans le Figaro de mai 1922 trouvé sur internet.
J'ai interrogé ma mère pour savoir pourquoi ces jeunes filles partaient travailler à Paris. Il n'y avait pas beaucoup d'emploi dans les Vosges à cette période, pour les filles en particulier bien sûr, j'imagine que Marie et Marguerite étaient nées aux alentours de 1870. Elles travaillaient donc chez les nobles qui avaient une maison de campagne dans les Vosges en été et habitaient Paris le reste du temps. J'ai l'impression d'être dans "Les dames de la côte" quand je pense à tout ça. Il paraît que beaucoup de gens partaient aussi "garder les fous à Charenton".
J'ai aussi vu une lettre venant d'Allemagne en 1943 portant trois timbres à l'effigie du Führer, la carte d'étudiante de ma mère pour la même période, des tickets de rationnement, beaucoup de vieilles cartes postales qui feraient les délices des collectionneurs.
Au fait j'ai honteusement pris la photo sur internet, il faudra un jour que je scanne les vraies photos et que je les mette ici.


10 commentaires:

  1. J'aurais adoré être à ta place , j'aime fouiller dans le vieux , j'ai fait nos arbres généalogiques pendant deux hivers , j'ai adoré !

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  2. Alors la tante Marie dont j'ai les recettes, la même Tante Marie que toutes nos mères connaissaient, c'était la tienne? Ben dis donc, quel beau patrimoine en plus de tout le reste!!!

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  3. Notre tante Marie était grincheuse et peut attirante, mais nous avons eu une tante Jeanne qui était elle un amour d'arrière grande tante.
    De quel coin des Vosges étaient ces tantes là ?

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  4. J'ai la chance d'avoir des archives très importantes et c'est toujours un plaisir de m'y replonger.

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  5. Mon arrière grande tante Marie n'est pas LA tante Marie. Elle n'était qu'utilisatrice de livres de cuisine mais elle n'a pas laissé de trace pour la postérité.
    Ces tantes habitaient Lusse, un tout petit village pas très éloigné de ton Alsace, Valérie !

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  6. Bon ben moi c'est la tante Marguerite qui comme son nom l'indique était une cousine de ma grand mère, qui nous a légué une très ancienne et grande maison, dans les Pyrénées, pas à "Lusse" mais à Luz saint sauveur... On y trouve au grenier d'anciens livres de conseils pour les maîtresses de maison: comment gérer potager, poulailler, bergeries et autres sources de victuailles, comment accomoder tous les produits récoltés, mais aussi comment gérer le linge, soigner les maladies courantes, y compris comment reconnaître les signes certains de la mort! Edifiant!

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  7. J'ai des trous dans ma généalogie, j'aimerais pouvoir comme toi, trouver trace de certains de mes ancêtres...

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  8. Toujours un régal tes petits billets Hermione. Je découvre celui-ci au milieu de la nuit et à 8000 km de chez toi. Les Tantes Marie et Marguerite auraient eu du mal à le croire ;)

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  9. Moi aussi, j'ai eu un arrière grande tante Margueritte qui était bonne du curée (et sa maîtresse aussi d'après les ragots de famille). Mon arrière grand mère d'Alsace est aussi partie comme bonne chez des riches parisiens. C'était aussi je crois une façon de changer de condition, de voir autre chose, un autre milieu, la ville. Quand elle est rentrée se marier en Alsace, elle n'a pas voulu vivre 22 grossesses comme sa mère (véridique !) et à voulu se faire avorter d'une grossesse non désirée. Malheureusement, elle est morte d'une infection à 28 ans, laissant ma grand-mère qui n'avait que 4 ans...

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