dimanche 23 mai 2010

Quand j'étais petite...


Je viens de lire le joli billet d'Heure Bleue qui m'a donné envie de replonger moi aussi dans mon enfance.
Je me souviens qu'un jour, on m'a oubliée à l'école. Je devais avoir quatre ans, j'étais à la maternelle. Je crois que mon père a cru que mon frère allait me chercher, mon frère croyait que c'était ma mère, ma mère croyait que c'était ma sœur... bref personne ne s'est présenté à quatre heures et demie pour me ramener à la maison. L'école était à quelques minutes de chez nous mais j'étais trop petite pour rentrer seule. J'étais une petite blondinette bavarde et souriante, plutôt rigolote parce qu'il faut bien trouver un moyen d'attirer l'attention quand on a deux grands frères et une grande sœur. Je me souviens que j'avais un tablier à petits carreaux noirs et blancs avec une tulipe rouge brodée quelque part. Le rouge était ma couleur, je crois que tous les anoraks que j'ai portés étaient rouges.
La maîtresse s'appelait Madame André et habitait au-dessus de l'école. En attendant que quelqu'un vienne me chercher, elle m'a emmenée chez elle et m'a montré son bébé qui dormait. C'était une petite fille qui s'appelait Emmanuelle. Et puis Madame André m'a donné un sucre d'orge. Je crois que j'étais intimidée mais consciente du privilège d'entrer dans l'appartement de la maîtresse. Je ne sais plus qui est finalement venu me chercher.
Je me souviens qu'à la fête de l'école, le fils de la maîtresse des grands avait joué un morceau de piano. J'ai trouvé qu'il faisait beaucoup de chiqué parce qu'à un moment, il a joué dans les aigus avec la main gauche, ce qui fait que ses mains étaient croisées au-dessus du clavier. J'ai cru qu'il faisait ça juste pour se rendre intéressant, peut-être parce que sa mère était la directrice.
Je me souviens aussi qu'à la fête de fin d'année à la grande école, on nous passait un film. Souvent un Laurel et Hardy, que je détestais, mais parfois "Les voiles écarlates". J'adorais ce film, on y parlait d'une belle qui attendait son amoureux parti naviguer sur un gros bateau à voiles, ça se passait au temps des rois, des belles robes longues et des courageux capitaines qui s'en allaient découvrir de nouveaux mondes. Et puis un jour enfin, elle apercevait les voiles écarlates du bateau de son amoureux à l'horizon, j'adorais ce moment, je me demande si je l'aimerais autant si je le revoyais.
J'ai bien aimé mon enfance, je n'avais aucun souci, je souriais au boucher et il me donnait un rond de saucisson comme je disais à l'époque, je suivais mon père comme son ombre quand il allait faire des courses, je faisais au revoir par la fenêtre à ma mère jusqu'à ce qu'elle disparaisse quand elle partait travailler le matin, mon père m'appelait biscotte, ma mère m'appelait cocotte, c'était la belle vie quand j'y pense.

jeudi 13 mai 2010

La classe

Hier soir, j'ai regardé la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes. J'ai trouvé Kristin Scott-Thomas parfaite, as usual, et j'ai particulièrement remarqué une phrase de son discours. Faisant allusion à son rôle de maîtresse de cérémonie qu'elle avait déjà tenu en 1999, elle a précisé "j'ai pris quelques rides depuis" et a ironisé avec le sourire sur le mode "les actrices sont comme le cinéma, intemporelles, elles traversent le temps", je ne me souviens pas de ses mots exacts.
Et en fait, j'ai trouvé ces quelques mots carrément révolutionnaires, presque subversifs. Une actrice qui va avoir 50 ans dans quelques jours plaisante devant les photographes du monde entier sur ses rides, quelle assume avec classe et panache. Quel pied de nez à toutes ses consœurs à la bouche en bec de canard et à la peau éternellement luisante à force d'être tendue ! Elle était magnifique, spirituelle, élégante, la classe internationale. Et face aux L'Oréal girls qui étaient dans le public juste pour faire joli et montrer à la télévision leurs cheveux soyeux, leur peau de rêve et leur sourire éblouissant, j'ai trouvé qu'elle dégageait quelque chose d'autrement plus puissant.
Résistons mes sœurs ! Pas de silicone, pas de botox, essayons juste de garder le sourire et la pêche afin que nos rides aillent dans le bon sens, celui des coins de la bouche qui remontent et des yeux qui plissent à force de rire :)




jeudi 6 mai 2010

Nuit de Chine, nuit câline

L'autre soir, nous avons passé une nuit incroyable Olivier et moi. Une nuit comme nous n'en avions plus connu depuis bien longtemps. A tel point que le lendemain... ni lui ni moi ne sommes allés travailler. Tant pis pour le boulot, on passe la journée au lit ! Tant pis pour les courses qu'il fallait faire, à peine pris le temps de donner trois croquettes à Pistache et hop ! on y retourne. Nous n'avions plus connu ça depuis des années, depuis que les filles étaient petites. Deux jours après, nous en avons toujours les yeux cernés.
Bon d'accord, mon humour est un peu lourdaud, mais quand même, ça faisait au moins dix ans qu'on n'avait plus connu une gastro foudroyante, concomitante et épuisante de cet acabit ! Et c'est une adorable petite Zoé d'un an à peine qui nous a refilé cette cochonnerie, avec son air angélique et ses joues couleur carotte. Faut se méfier des bébés...