Je viens de lire le joli billet d'Heure Bleue qui m'a donné envie de replonger moi aussi dans mon enfance.
Je me souviens qu'un jour, on m'a oubliée à l'école. Je devais avoir quatre ans, j'étais à la maternelle. Je crois que mon père a cru que mon frère allait me chercher, mon frère croyait que c'était ma mère, ma mère croyait que c'était ma sœur... bref personne ne s'est présenté à quatre heures et demie pour me ramener à la maison. L'école était à quelques minutes de chez nous mais j'étais trop petite pour rentrer seule. J'étais une petite blondinette bavarde et souriante, plutôt rigolote parce qu'il faut bien trouver un moyen d'attirer l'attention quand on a deux grands frères et une grande sœur. Je me souviens que j'avais un tablier à petits carreaux noirs et blancs avec une tulipe rouge brodée quelque part. Le rouge était ma couleur, je crois que tous les anoraks que j'ai portés étaient rouges.
La maîtresse s'appelait Madame André et habitait au-dessus de l'école. En attendant que quelqu'un vienne me chercher, elle m'a emmenée chez elle et m'a montré son bébé qui dormait. C'était une petite fille qui s'appelait Emmanuelle. Et puis Madame André m'a donné un sucre d'orge. Je crois que j'étais intimidée mais consciente du privilège d'entrer dans l'appartement de la maîtresse. Je ne sais plus qui est finalement venu me chercher.
Je me souviens qu'à la fête de l'école, le fils de la maîtresse des grands avait joué un morceau de piano. J'ai trouvé qu'il faisait beaucoup de chiqué parce qu'à un moment, il a joué dans les aigus avec la main gauche, ce qui fait que ses mains étaient croisées au-dessus du clavier. J'ai cru qu'il faisait ça juste pour se rendre intéressant, peut-être parce que sa mère était la directrice.
Je me souviens aussi qu'à la fête de fin d'année à la grande école, on nous passait un film. Souvent un Laurel et Hardy, que je détestais, mais parfois "Les voiles écarlates". J'adorais ce film, on y parlait d'une belle qui attendait son amoureux parti naviguer sur un gros bateau à voiles, ça se passait au temps des rois, des belles robes longues et des courageux capitaines qui s'en allaient découvrir de nouveaux mondes. Et puis un jour enfin, elle apercevait les voiles écarlates du bateau de son amoureux à l'horizon, j'adorais ce moment, je me demande si je l'aimerais autant si je le revoyais.
J'ai bien aimé mon enfance, je n'avais aucun souci, je souriais au boucher et il me donnait un rond de saucisson comme je disais à l'époque, je suivais mon père comme son ombre quand il allait faire des courses, je faisais au revoir par la fenêtre à ma mère jusqu'à ce qu'elle disparaisse quand elle partait travailler le matin, mon père m'appelait biscotte, ma mère m'appelait cocotte, c'était la belle vie quand j'y pense.
Je me souviens qu'un jour, on m'a oubliée à l'école. Je devais avoir quatre ans, j'étais à la maternelle. Je crois que mon père a cru que mon frère allait me chercher, mon frère croyait que c'était ma mère, ma mère croyait que c'était ma sœur... bref personne ne s'est présenté à quatre heures et demie pour me ramener à la maison. L'école était à quelques minutes de chez nous mais j'étais trop petite pour rentrer seule. J'étais une petite blondinette bavarde et souriante, plutôt rigolote parce qu'il faut bien trouver un moyen d'attirer l'attention quand on a deux grands frères et une grande sœur. Je me souviens que j'avais un tablier à petits carreaux noirs et blancs avec une tulipe rouge brodée quelque part. Le rouge était ma couleur, je crois que tous les anoraks que j'ai portés étaient rouges.
La maîtresse s'appelait Madame André et habitait au-dessus de l'école. En attendant que quelqu'un vienne me chercher, elle m'a emmenée chez elle et m'a montré son bébé qui dormait. C'était une petite fille qui s'appelait Emmanuelle. Et puis Madame André m'a donné un sucre d'orge. Je crois que j'étais intimidée mais consciente du privilège d'entrer dans l'appartement de la maîtresse. Je ne sais plus qui est finalement venu me chercher.
Je me souviens qu'à la fête de l'école, le fils de la maîtresse des grands avait joué un morceau de piano. J'ai trouvé qu'il faisait beaucoup de chiqué parce qu'à un moment, il a joué dans les aigus avec la main gauche, ce qui fait que ses mains étaient croisées au-dessus du clavier. J'ai cru qu'il faisait ça juste pour se rendre intéressant, peut-être parce que sa mère était la directrice.
Je me souviens aussi qu'à la fête de fin d'année à la grande école, on nous passait un film. Souvent un Laurel et Hardy, que je détestais, mais parfois "Les voiles écarlates". J'adorais ce film, on y parlait d'une belle qui attendait son amoureux parti naviguer sur un gros bateau à voiles, ça se passait au temps des rois, des belles robes longues et des courageux capitaines qui s'en allaient découvrir de nouveaux mondes. Et puis un jour enfin, elle apercevait les voiles écarlates du bateau de son amoureux à l'horizon, j'adorais ce moment, je me demande si je l'aimerais autant si je le revoyais.
J'ai bien aimé mon enfance, je n'avais aucun souci, je souriais au boucher et il me donnait un rond de saucisson comme je disais à l'époque, je suivais mon père comme son ombre quand il allait faire des courses, je faisais au revoir par la fenêtre à ma mère jusqu'à ce qu'elle disparaisse quand elle partait travailler le matin, mon père m'appelait biscotte, ma mère m'appelait cocotte, c'était la belle vie quand j'y pense.