mardi 29 décembre 2009

La seule chose qui tourne sur terre...


Quand vous avez des filles, au début, elles ne veulent mettre que des jupes et des robes, de préférence des robes qui volent. Alors vous pouvez laisser libre cours à votre créativité, leur mettre des robes rouges bordées de fourrure noire qui vous font penser à Anna Karenine. Ou des robes à fleurs de petites filles modèles avec des nœuds sur le côté, le genre de robe qui fait dire à la maîtresse avec l'air de celle qui sait et pas vous qu'il faudrait lui mettre autre chose pour les activités d'éveil dans la structure. Que votre fille appelait l'instructure parce que comment voulez-vous qu'elle devine à 5 ans que ce truc en bois où on les fait crapahuter à l'école s'appelle la structure ? Et puis de toutes façons elle s'en fout de perdre un noeunoeud dans l'instructure, sa robe ne l'empêche pas de faire du toboggan.
Les filles mettent aussi la veste en mohair rose tricotée par Mamie avec les boutons en forme de coeur entre 3 et 7 ans environ vu qu'elles refusent de l'abandonner. Ça commence en veste longue avec les manches retournées sur 10 centimètres et ça finit en petit gilet près du corps.
Les filles se promènent avec vos chaussures, comme vous l'avez fait avec les chaussures à talons blanches ouvertes derrière de votre propre mère. Elles essaient vos bagues. Il arrive même qu'elles essaient le matin en se levant la bague que vous avez posée la veille sur la table en oubliant de la ranger et que celle-ci tombe dans les toilettes parce que évidemment, elle est trop grande pour un doigt d'enfant. Heureusement, Super Papa n'écoutant que son courage fait une intervention d'urgence et la bague est sauvée.
Plus tard, alors que vous pensiez être une personne un peu perso qui n'aime pas trop qu'on lui pique ses affaires, vous les laissez fouiller dans vos armoires. Vous vous surprenez même à trouver que certaines choses leur vont mieux qu'à vous et à leur donner.
Encore plus tard, quand vous les voyez soupirer discrètement lors d'un Noël en famille alors que leur chéri est dans sa propre famille, vous vous souvenez à quel point c'était dur ce premier Noël sans lui pour vous à leur âge et vous avez envie de les pousser dehors pour qu'elles aillent le rejoindre.
Ah oui, parce qu'une des choses bien avec les filles, c'est qu'elles vous ramènent des garçons. Des grands gaillards gentils et bien élevés, doux comme des agneaux avec vos merveilles. Et ça aussi, ça fait du bien.

mardi 22 décembre 2009

En fait je crois savoir pourquoi je n'aime pas Noël. Pour moi, cette fête n'a aucun sens au sens premier du terme. Quand j'étais petite, nous ne la fêtions pas. Pas de sapin, pas de cadeau, rien. Nous avions une bricole à la Saint-Nicolas, c'est tout. Nous passions toutes les vacances de Noël chez mon grand-père, à Béthune. On faisait un bon repas où mon oncle et sa famille étaient invités, il y avait des huîtres et une dinde, une bûche et du Champagne. Mais rien de plus. En revanche pour le 1er janvier, tous les petits-enfants défilaient l'un derrière l'autre pour souhaiter une bonne année à mon grand-père et recevait en échange de l'argent. Une pièce pour les petits, puis un bon du Trésor quand on grandissait. Je me rappelle que quand mes copines d'école me demandaient quels cadeaux j'avais eus, j'en inventais. En fait ça ne me manquait pas, c'était comme ça. Je n'ai compris que bien plus tard que ma famille n'était pas tout à fait normale, un peu atypique.
Ce n'est que quand ma belle-soeur Américaine est entrée dans la famille, qu'on a fêté Noël avec des cadeaux. Elle a trouvé notre façon de faire tellement triste qu'elle nous a appris Noël. Je devais bien avoir 18 ans. J'ai trouvé ça sympa d'avoir des cadeaux, et puis mes frères, ma soeur et moi avons eu des enfants et Noël est devenue une vraie fête, la fête des enfants.
Mais maintenant qu'ils sont tous grands, et puisque le côté religieux de Noël m'échappe complètement, cette fête n'a à nouveau plus de sens pour moi. Je ne l'aime que dans le cercle familial le plus restreint car je sais qu'Olivier et les filles auront mis tout leur coeur dans le choix de mon cadeau, de même que je ne leur fais jamais de cadeau sans vraie intention. Je préfère mille fois ne rien recevoir plutôt qu'un cadeau acheté sans vraie démarche. Sa valeur marchande m'indiffère complètement, je veux juste que le cadeau ait un sens.
Je pense que c'est pour ça que tout ce déballage ne m'amuse pas. J'aimerais ressentir la joie de Noël. Mais j'ai mal au ventre depuis le début de l'après-midi.

mercredi 16 décembre 2009


Vous êtes vaccinés, vous, contre cette satanée grippe A ? A la base je trouve que les vaccins sont une belle invention, que ce sont les tenants dogmatiques du "on ne nous dit pas tout, c'est un complot des laboratoires pharmaceutiques pour gagner des sous" qui sont contre. Ils oublient qu'avant, on croisait des gens complètement bancals à cause de la polio et que tout le monde ne crachait pas ses poumons avec la grâce de Marguerite Gautier.
Ma soeur a totalement perdu l'audition de l'oreille gauche à cause des oreillons. C'est depuis là que je marche toujours à la droite des gens, pour qu'ils entendent. J'ai été contente de pouvoir vacciner mes enfants contre les oreillons, je pense que ma soeur aussi.
Mais quand même, ça m'arrangeait bien que personne à la maison n'ait encore reçu le fameux bon signé par notre inénarrable ministre de la santé. Je disais encore hier avec assurance "on y pensera en temps voulu, les filles vont nous demander notre avis, on verra." Et puis paf, le bon de vaccination de Virginie était dans la boite aux lettres aujourd'hui.
Et qu'est-ce qu'elle a répondu à mon texto, cette sale gamine ? "Cool ! Jle ferai pdt les vacs ! Gros zoubis ! :D".
Même pas demandé mon avis... Donnez-leur des racines et des ailes, qu'ils disaient, je crois que c'est bon !

jeudi 10 décembre 2009

La blogosphère existe, je l'ai rencontrée. Même qu'elle est drôlement sympa et chaleureuse, cette blogosphère. 7 messages m'attendaient ce matin quand j'ai allumé mon ordinateur dans le petit matin blême. C'est vrai que moi aussi, je pense souvent à Ppn qui fait voler les pans de son sari blanc à l'arrière d'un scooter, à Heure Bleue qui s'inquiète pour son homme et son Ours, à Mab qui prépare son premier Noël sans sa mère, ou à Catherine qui me donne envie d'aller au Québec. Sans compter lanfeust55 qui a une technique d'enfer pour combattre les IRM (moi j'y faisais des alphabets comme quand mes filles étaient petites, trouve un animal qui commence par chaque lettre de l'alphabet, puis un mot qui finit en "on", avion, ballon, camion, dindon, édredon...). Ou Bérangère qui m'a ramenée à mon adolescence et fait penser que je savais encore par cœur des chansons de Frédéric Mey en français ou Reinhard Mey en allemand.
Mais qu'on réponde à mes petits billets décousus, ça me fait vraiment plaisir. Du coup j'y suis allée tranquillou chez le neurologue, d'autant que ce n'était finalement qu'un contrôle de routine comme on dit dans Navarro. Donc rien à signaler, on continue comme avant et j'y retourne dans un an.
Et puis demain les deux filles rentrent pour le weekend, il va y avoir de l'ambiance. Alors je vais aller à la cave chercher les décorations de Noël parce qu'il faut que la maison ressemble à l'idée qu'elle se font de leur enfance : couronne sur la porte, bougies un peu partout, quelques guirlandes, sans oublier une corbeille pleine de papillotes au chocolat !

mercredi 9 décembre 2009

Bobologue

Neurologue demain après-midi. Beuh, j'aime pas aller chez le neurologue. La première fois que j'en ai vu un, j'étais dans le cirage alors je n'ai pas eu peur, même dans l'ambulance où il y avait deux gars pas causants qui me surveillaient du coin de l'oeil. Ensuite ils m'ont donné un truc génial qui fait voir la vie en rose et je les ai tous trouvés très sympas. Depuis ma chambre, j'entendais les hélicos arriver et je me dépêchais d'aller à la fenêtre pour les voir s'approcher avant qu'ils n'atterrissent sur le toit au-dessus de moi. C'est chouette un hélico tout rouge qui vole dans un ciel neigeux. Pas pensé un instant qu'il pouvait y avoir des gens mal en point dedans.
Quelques mois après j'y suis retournée un peu moins fière pour l'intervention mais comme ça s'est bien passé, j'ai continué à les trouver sympas.
Mais là c'est bon, je n'ai plus envie d'y aller. Quand je pense que cette cloche de Charlotte Gainsbourg a appelé son dernier titre "IRM" parce qu'elle trouve ça trop sympa de faire des IRM ! Tellement qu'elle en fait une à chaque fois qu'elle a mal à la tête ou presque. En fait j'aime bien Charlotte Gainsbourg, mais là elle m'énerve. Ca ira mieux demain soir.

samedi 5 décembre 2009

Frohe Weihnachten


Je suis la reine de l'Adventskalender. Oui je sais, ce mot semble barbare, mais on ne sort pas indemne d'une éducation faite par deux parents germanophiles convaincus. Mais je peux aussi dire calendrier de l'Avent, d'accord. Quand j'étais petite, il y a de cela bien longtemps (j'apprécierais que quelqu'un proteste quand je dis ça), j'en avais toujours un alors que ça n'était pas encore du tout la mode en France. Ça faisait un effet vitrail, on voyait une petite scène genre nativité quand on ouvrait les petites fenêtres. C'était très joli, j'adorais ça.
Quand les filles étaient petites, j'avais un calendrier en feutrine avec une petite pochette par jour, je cachais une surprise dans chaque et elle ouvraient les pochettes en alternance un jour sur deux. Il faudrait que je révise les intervalles, mais il me semble que celle qui ouvrait le 24 décembre avait une surprise en moins, donc le cadeau du 24 était un peu plus important.
Quand Virginie était en prépa, je lui avais fabriqué un grand calendrier fait de petites bottes en feutrine accrochées par une pince à linge à une grande ficelle. Il y avait toutes sortes de surprises pour l'aider à tenir le coup dans sa chambrette loin de sa famille.
Aujourd'hui, maintenant que tout va bien pour elle et qu'elle a un amoureux, elle lui a parlé de tous ces calendriers. Et comme l'idée lui a plu, il lui en a fabriqué un fait de petits mots pour chaque jour, des mots doux je suppose.
Et moi hier soir, j'ai trouvé mon petit mot du 4 décembre laissé par ma moitié. C'était "sortir container poubelle". Est-ce que j'ai vraiment bien fait de grandir ? En fait oui, parce qu'en dessous de ce message romantique, il y avait un joli petit cœur dessiné...

dimanche 29 novembre 2009

Hier j'ai vu ma nièce Juliette, jeune instit de 25 ans enthousiasmée par son travail, qui se pacse mercredi avec son chéri Allemand et a un coeur d'or. Cette petite adore parler de la famille avec moi, allez savoir pourquoi. Et donc hier, on s'est encore tapé une discussion sur ce thème et forcément, ça remue toujours des choses. Je pense qu'elle aime en parler avec moi parce que je déteste les non-dits et je préfère sauter à pieds joints dans le plat plutôt que sourire poliment et prétendre que tout va bien.
Nous sommes quatre enfants, deux garçons et deux filles. Mon frère aîné a dix ans de plus que moi, c'est un intellectuel très brillant qui n'a pas la vie qu'il aurait voulu avoir, et donc qui ne va pas très bien. Surtout qu'un intellectuel vraiment intello, ça pense beaucoup trop et ça s'écoute tout autant. Mon deuxième frère a huit ans de plus que moi, il vit aux Etats-Unis et c'est un peu mon alter ego, on est aussi proches de coeur qu'on est loin en kilomètres. Ma soeur a quatre ans de plus que moi, j'ai longtemps cru m'entendre parfaitement avec elle jusqu'à ce que je comprenne qu'on ne parlait jamais de choses personnelles, donc qu'on était en fait très éloignées. Elle est charmante, très gentille, la parfaite bobo qui tomberait des nues si on lui disait qu'elle est l'archétype de la bobo. Fonctionnaire de la culture, mangeant exclusivement bio, signant des pétitions contre les OGM, craignant par dessus tout les émotions et cadenassée derrière son sourire, tout en ayant l'impression d'être très ouverte. Qui trouve "Le père Noël est une ordure" vulgaire, je suppose que la critique de Télérama n'était pas bonne.
Bref, Juliette adore la famille et adore en parler, et ça a encore remué les histoires de blessures inguérissables des enfants qui croient que leur maman a un préféré et que c'est l'autre. C'est vrai que mon frère d'Amérique habite si loin que c'est la fête chaque fois qu'il vient. Ma maman va passer quelques jours à Paris pour le voir dès qu'il est en France, malgré ses bientôt 87 printemps. En plus il a une réussite professionnelle indiscutable, il est reconnu dans le monde entier et sillonne le monde, on ne sait jamais s'il est à Buenos Aires, Bombey, Paris, Boston ou Madrid, on en a pour des pages et des pages quand on tape son nom sur un moteur de recherche.
Bref mon grand frère souffre de cette aura autour de son frère, a l'impression d'être mal-aimé et en plus a épousé une peste jalouse qui le conforte dans cette idée.
Et moi pauvre innocente, qu'est-ce que j'ai trouvé comme idée géniale quand je me suis mariée ? J'ai demandé à mon frère d'Amérique d'être mon témoin. Pas pensé une seconde qu'il pouvait y avoir concurrence entre les deux. Mais je n'ai réalisé ça que des années après mon mariage. Et qu'est-ce que j'ai pensé, hier, en parlant avec Juliette ? Que peut-être j'avais aussi blessé ma soeur, après tout je n'avais qu'un témoin et j'en ai choisi un parmi trois.
Parfois j'aimerais être un animal, un bébé tigre que sa mère promène en l'attrapant dans sa gueule par le cou, là où il y a juste trop de peau et que ça fait une chouette poignée. Ta mère t'élève, te protège quand tu es petit, t'apprend l'essentiel, et puis vogue la galère, chacun se débrouille et oublie même qu'on s'est connus.
Moins sympa que tout l'amour qu'on peut aussi trouver dans une famille, mais tellement plus simple !

vendredi 27 novembre 2009

L'ennui


Oui finalement c'est ce qui caractérise ma vie en ce moment, l'ennui. Avec le départ des filles, je craignais la déprime, mais ça se traduit d'une façon encore plus bête que ça. Pas motivée par grand chose, ni par le boulot ni par les weekends, Olivier qui bosse tout le temps, pas la vraie déprime mais juste l'ennui. Je me retrouve à ouvrir les mêmes blogs pour la énième fois, à zapper à la télévision sur des émissions sans intérêt, à ne rien faire en fait.
On va voir un concert d'Olivia Ruiz ce soir (cadeau d'anniversaire, je ne sais pas si j'aurais choisi d'y aller) et même ça, ça me gonfle. Rentrer tard, supporter un groupe foireux en première partie, faire la queue parce que les places ne sont pas numérotées... que des faux prétextes pour ramouiller. A prononcer "raaamouiller" avec une syllabe bien longue comme le veut l'accent des Vosges profondes.
J'irais bien donner un coup de main à l'association France Alzheimer, mais je me dis qu'ils n'ont pas besoin de moi. Il y a très longtemps, j'étais allée à une réunion d'information d'ATD Quart Monde. Ils se connaissaient tous, personne ne m'a un tant soit peu accueillie, je suis repartie comme j'étais venue sans avoir dit un mot à personne. Et je n'y suis pas retournée.
Et du coup ça me fait faire des messages ennuyeux, tout cet ennui !

samedi 21 novembre 2009

La bête immonde

Tout à l'heure, alors que j'accompagnais ma plus jeune fille à la gare, la rue s'est remplie de coups de klaxon appuyés, des voitures sont passées avec des gens qui criaient et saluaient assis par la fenêtre ouverte, certains enroulés dans des drapeaux rouges et verts avec un croissant. Au milieu, j'ai vu une voiture couverte de fleurs, il s'agissait d'un mariage.
Et ma première pensée a été de me demander pourquoi ils m'agressaient avec ce bruit et ces drapeaux, comme si cette affirmation d'une identité étrangère un peu bruyante était dirigée contre ceux qui n'avaient pas le même drapeau.
Et ma deuxième pensée a été de me dire que j'avais juste à partager leur joie et à répondre à leurs saluts, que rien n'était hostile dans tout ça et que ce serait bien d'être heureux ensemble.
Mais ma troisième pensée a été de me dire que je n'avais vraiment pas à être fière de moi d'avoir eu cette première pensée, même brièvement. Et si je voulais donner une bonne image de moi, je ne publierais pas ces lignes.

mercredi 18 novembre 2009

On nous prend faut pas déconner dès qu'on est né...

J'avoue, j'aime bien écouter Le masque et la plume le dimanche soir sur France Inter. Quand j'étais étudiante, je me dépêchais de rentrer de la gare pour gagner mon studio d'étudiante et allumer la radio. Malgré le parisianisme bobo des critiques, j'écoute toujours avec plaisir, peut-être aussi parce que c'est à ma connaissance la seule émission du genre.
Mais quand même, il y a des limites. Dimanche dernier, ces messieurs-dames étaient navrés d'avoir à parler du film "Le concert" tant ils le trouvaient inepte et sans qualité. D'accord, ils n'aiment pas, c'est leur droit. Mais là où ils m'ont vraiment énervée, c'est quand ils ont tous raconté avec un ton navré et condescendant que la salle était conquise, que tout le monde pleurait d'émotion, que le film avait été applaudi par une foule enthousiaste à la fin de chaque séance. En gros, ils n'arrivaient pas à comprendre que la populace soit assez con pour être émue et conquise par ce film qui semble parler au cœur et faire du bien.
Je ne crois pas être plus idiote qu'eux, j'aime Fanny Ardant, François Truffaut et Marguerite Duras, je peux encore réciter des passages de "Erlkönig" de Goethe, j'ai étudié l'alto pendant 10 ans, je vais au théâtre régulièrement, je suis abonnée au Nouvel Obs je l'avoue, mais scrognegneu je ne vois pas de quel droit quelques critiques aigris (des ratés sympathiques, comme le chantait Charlebois) pourraient décréter qu'un film est nul et que tous ceux qui l'ont aimé sont des abrutis. Et j'aime aussi "Le père Noël est une ordure", Fernandel qui chante "Félicie aussi" et Julie Lescaut à la télé.
Finalement c'est comme pour les carottes. On dit "je n'aime pas" et pas "ce n'est pas bon". Personne ne les a donc éduqués ces gens là ?

jeudi 12 novembre 2009

Analphabète


En plus d'avoir relu La princesse de Clèves, va falloir que j'achète le dernier Marie Ndiaye. Qui aurait cru que ce président là encouragerait les Français à lire ?

mercredi 4 novembre 2009

Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt

Mon père avait un magnifique étui de violoncelle en cuir marron-roux fait à la main par un artisan de talent. Lorsque j'étais étudiante, je prenais plaisir à me rendre à la fac avec un beau cartable usé taillé dans le même cuir et cousu par le même artisan. A l'intérieur, à l'encre violette, était écrit le nom de mon grand-père. Il y avait aussi à la maison une trousse à outils du même cuir.
Mon grand-père s'appelait Maurice. Sa mère était journalière, c'est-à-dire qu'elle était payée à la journée pour le travail qu'elle faisait de place en place, soit dans les champs, soit dans les usines qui fleurissaient dans le Pas-de-Calais de cette époque. Elle était fille-mère comme on disait quand son enfant est né, en 1889.
Mon grand-père avait commencé à travailler gamin comme ouvrier dans une distillerie. A l'époque où le paternalisme avait du bon, un dirigeant de l'usine a remarqué que ce gosse était intelligent mais n'avait pas eu la chance d'aller très longtemps en classe. Je crois qu'il s'est débrouillé pour lui faire obtenir une bourse afin qu'il puisse retourner sur les bancs de l'école. Mon grand-père est ensuite entré dans l'administration et en a gravi un à un les échelons. A la fin de sa carrière, il était secrétaire général de la sous-préfecture, un notable estimé de tous, toujours impeccablement vêtu d'un costume trois pièces et d'un chapeau qu'il soulevait régulièrement dans la rue pour saluer les personnes de sa connaissance.
Il avait fait la guerre de 14 en Macédoine et avait les larmes aux yeux quand il évoquait la noyade de sa jument Estrella dans le port de Salonique. Il se faisait une haute idée de la France et était férocement républicain. Je crois qu'il bouffait volontiers du curé, je ne l'ai jamais vu aller à l'église. En 1978, quand un de mes frères s'est marié, il a été choqué que ma mère se rende au mariage civil sans chapeau. Pour lui, peut-être parce qu'il lui devait beaucoup, la République et ses représentants méritaient le plus grand respect.
Pendant la guerre de 39-45, mon grand-père avait déjà 50 ans passés et était père de cinq enfants. Il est resté à son poste à la sous-préfecture où il n'avait pas encore gravi tous les échelons. Il s'est attiré des ennuis de la part de sa hiérarchie en aidant des familles juives parce que le gouvernement de cette époque ne correspondait pas à son idée de la France. Il a donc fait ce qu'il pouvait en faisant disparaître des morceaux de listes de Juifs. Il ne pouvait pas tout faire disparaître, on l'aurait remarqué tout de suite, alors il coupait la fin des listes ou peut-être supprimait une page ou deux lorsqu'il y en avait plusieurs. L'administration a compris qu'elle devait se méfier de lui et l'a muté d'office à 300 km de chez lui, à un emploi sans responsabilité. Il n'a pu retrouver son Pas-de-Calais qu'après la guerre. Parce que je sais que ça avait de l'importance pour lui, j'ai encadré le parchemin lui décernant la Légion d'Honneur en 1953.
Aujourd'hui où chacun est si prompt à juger, certains diront peut-être qu'il aurait dû faire plus. Il a fait ce qu'il pouvait à son échelle. Beaucoup n'ont rien fait.
Je pense que c'était quelqu'un de bien. En tout cas, c'est ce que pensait le bourrelier juif qui le tenait en haute estime et s'était promis que la famille de mon grand-père ne manquerait jamais de cuir.

samedi 31 octobre 2009

Pantouflothérapie


J'ai un goût horrible en matière de chaussons. J'aimerais être délicieusement féminine et porter des mules de poupée mannequin (comme on disait quand j'étais petite), mais je finis toujours avec des trucs terriblement confortables qui ne se marient pas forcément avec la nuisette. En même temps ce n'est pas grave puisque je n'ai pas non plus de nuisette.
Ca m'amuserait de voir ce que les autres portent. Suis-je la seule à aimer les patoufs (c'est mon mari qui appelle ça comme ça) ? Si j'avais des lectrices, en dehors de la gentille Mab qui ne m'abandonne pas, ça m'amuserait de leur demander de montrer ce qu'elles mettent aux pieds une fois leur porte refermée. Oui, je sais, je me pose des questions vraiment importantes dans la vie...

mardi 27 octobre 2009

Le mien fait bling-bling


Finalement en fait d'Arts premiers, je n'aurai vu que l'extérieur, la longue file d'attente, la chaise dans le hall et le lit de la salle des secouristes. Dommage, je ne sais pas si j'aurai envie de retourner au musée du quai Branly.
Il ne fallait pas rêver, je sais bien. Une cicatrice dans la tête, ça gratouille parfois malgré les médicaments. La vision qui se démultiplie comme deux images qui n'arrivent plus à se recouvrir, les mots qui ne viennent plus, ou alors pas le bon. Heureusement la secouriste était sympa, un peu barge mais sympa, souriante, ça l'a occupée. Ils nous ont même remboursé les billets.
Quelle idée aussi ! On m'a découvert une malformation artério-veineuse cérébrale quand j'avais 45 ans suite à un épisode autrement plus agité que celui-là. De naissance paraît-il, et même avant puisque ça s'est décidé à quelques semaines de vie intra-utérine. Il y avait déjà eu plusieurs saignements, ce qui fait que la zone reste irritable comme une cicatrice. Une épine irritative quoi. Alors même après l'intervention qui s'est bien passée, la cicatrice reste, il faut que je l'accepte. Mais après tout ce temps, j'espérais un peu que ça resterait calme. Ben non ma fille, si tu as un traitement contre épilepsie, il y a bien une raison.

jeudi 22 octobre 2009

Bisouthérapie


Ce matin en partant travailler, j'ai vu sur le pas de sa porte une maman avec sa fille prête à partir à l'école, sac sur le dos et manteau boutonné. La maman passait sa main sur la joue de l'enfant qui fermait les yeux, peut-être avait-elle une trace que la main maternelle faisait disparaître. Ce petit moment m'a ramenée des années en arrière, quand j'avais chaque jour le plaisir de toucher mes enfants. La petite main sèche et confiante de ma grande serrée dans la mienne, les bonnes joues douces et chaudes de ma petiote. Quelles réserves d'énergie je puisais dans tous ces câlins et ces bisous ! Quand ma petiote avait 18 mois ou 2 ans, elle venait parfois à côté de moi qui écrivais et posait sa tête sur mes genoux. Je sens encore sa chaleur et l'effet apaisant qu'elle avait sur moi. Alors bien sûr il y a toujours Pistache, notre chatte qui vient tous les soirs ronfler sur mes genoux. Mais quand même, ce n'est pas pareil... Il va falloir que je m'en contente, en attendant d'avoir le plaisir de recharger mes batteries contre un bout de chou ! Je ne crois pas devenir grand-mère avant un petit moment. J'ai aussi mon doudou, ça va de soi, mais sa peau est moins douce que celle de ses filles !

mardi 20 octobre 2009

Mon bureau




Puisque Valérie de Haute-Savoie veut voir nos bureaux, voici le mien. Pas encore très personnalisé, je n'y suis que depuis à peine deux mois, mais quand même. Et j'ai mis une photo de ma boîte de mouchoirs en papier sans laquelle je ne suis rien, vu que j'éternue comme d'autres respirent (ou presque). Pour le reste, que du banal : téléphone-cordon ombilical avec mes filles, lunettes que j'oublie de mettre, mug du Muppet Show que je trimballe depuis des lustres, rien d'exceptionnel.

Balance

Je me souviens que j’ai pleuré pour mes 30 ans. Les filles étaient toutes petites et avaient dû me faire de beaux dessins, on a mangé à la salle à manger avec une jolie table, je pense que j’ai eu un cadeau, mais je sentais que toute ma tristesse me remplissait et bien sûr elle a fini par déborder et j’ai fondu en larmes au milieu de cette petite fête. J’avais l’impression que ma vie était finie : mariée, deux enfants, une maison, des diplômes mais pas de boulot par incapacité à ne pas voir pousser mes enfants… j’avais l’impression que plus rien de bien ne m’arriverait.
Et puis j’ai oublié tous les autres anniversaires suivants parce qu’ils se sont bien passés et que mon cher et tendre a compris qu’il fallait y aller en douceur. Un cadeau trois jours avant ou six mois après, pas de nappe blanche ni de bougies. J’ai bien aimé celui de l’année dernière, où j’accompagnais une classe de ma copine Laurence en Macédoine. Les autres accompagnateurs m’ont chanté « Joyeux anniversaire » à la terrasse d’un café à Skopje, c’était spontané et simple et ça m’a bien plu. J’ai quand même eu un magnifique manteau violet quelques jours après par ma petite famille, je le portais ce matin.
J’ai bien aimé aussi certains cadeaux particulièrement chargés d’intentions. Quand mon père est mort, il y a 8 ans, j’ai longtemps fait des rêves affreux où je voyais des gens mutilés, des membres coupés (pas trop dur à interpréter, mon cher Sigmund). Ma grande, qui avait 13 ans, m’a fabriqué un attrapeur de rêves de A à Z avec ses petites mains pour que tous mes mauvais rêves disparaissent. Il est toujours dans ma chambre, un peu poussiéreux mais fidèle au poste.
Aujourd’hui il en est de mon anniversaire comme des autres réjouissances imposées par le calendrier. Un peu ça va, mais il ne faut pas abuser. Rien de formel, un cadeau qui vient du cœur sinon rien, pas de tralala et tout se passe bien. Et je n’ai plus jamais pleuré le 20 octobre.
Au fait, j’aurai 47 ans à 23h45.

lundi 19 octobre 2009

Les gens heureux n'ont pas d'histoire

Après des lustres sans ordinateur, j'ai investi dans un joli portable et une box a remplacé ma vieille connexion par modem. Mais bizarrement, ça m'a coupé l'envie de bloguer. Et maintenant que j'ai enfin récupéré mon vieil ordi, voilà que j'y repense. J'ai regardé à nouveau Mémoire incertaine, Mab, Otir, Heure Bleue, Valérie et quelques autres (pas le temps de mettre les liens comme il faut, promis je le ferai) avec plaisir et parfois tendresse.
Mais en même temps, je me dis que le statut de lectrice me suffit. La vie des autres m'intéresse, en quoi la mienne est-elle intéressante ? Je ne sais pas, je vais réfléchir. Mais ce qui est sûr, c'est que je continuerai à aller voir ce que les autres racontent. Dans la vie, je suis un peu plus celle qui écoute que celle qui parle, je suppose que c'est ma nature même en matière de blog.
Je croyais que le fait de me retouver sans enfants à la maison allait me déprimer... mais non ! Toujours plein de choses à se dire avec mon fiancé (que j'ai épousé il y a belle lurette, mais je n'aime pas le mot "mari"), la petiote aime beaucoup ses études de psychologie et revient chaque weekend. Je me suis même mise à MSN pour communiquer avec elle, comme les djeunes ! Quant à ma grande, elle suit des séminaires de mythologie, apprend l'italien, devient tuteur de jeunes filles lycéennes du "93" comme on dit à la télé, bref elle profite de toutes les richesses intellectuelles que sa belle école met à sa disposition. Donc pas la moindre déprime à l'horizon pour alimenter mon blog !
C'est peut-être mieux, non ?

jeudi 17 septembre 2009


Pourquoi ma meilleure copine n'est-elle pas coiffeuse ? Ca m'éviterait d'être obligée de risquer ma tronche à chaque fois que j'y vais. Il faut dire que j'ai les cheveux très bouclés et que ça pose des problèmes à beaucoup. En général, elles me regardent comme une faute de goût ambulante et n'ont qu'une hâte, me faire un brushing raplatissant en tirant comme des dingues sur mes cheveux tout en les brûlant avec un méchant sèche-cheveux trop chaud. Celle d'aujourd'hui voulait me les effiler pour enlever le volume. Je suis désolée, il y en a qui se ruinent en soins volumateurs, moi c'est d'origine alors on n'y touche pas !
Bref, j'ai survécu pour aujourd'hui parce que je ne lui ai pratiquement rien laissé couper, vu comme ça avait l'air de peu l'inspirer. Mais j'en suis quitte pour y retourner sous peu, en vérifiant bien que ma tortionnaire d'aujourd'hui est occupée !

vendredi 11 septembre 2009

Ground zero


Je me souviens du 11 septembre 2001. J'étais à mon travail et quelqu'un est entré dans la pièce en disant qu'il y avait eu un crash d'avions à New York, un avion en provenance de Boston, peut-être deux. Aussitôt j'ai eu une sorte de pressentiment, j'ai eu peur pour mon frère. Il vit à Boston depuis longtemps, c'est un "business man" qui prend l'avion chaque semaine et bizarrement, il est entouré de catastrophes depuis de longues années. Sa femme a eu un cancer du système lymphatique l'année suivant leur mariage à 24 ans, elle a maintenant 55 ans et vient de guérir d'un cancer du sein venu secondairement aux lourdes radiothérapies qu'elle a subies il y a 30 ans. Double mammectomie, reconstruction impossible car les tissus ont trop souffert des rayons. Elle est actuellement traitée pour un cancer de l'utérus, après ablation bien sûr. Et elle a un gros problème cardiaque également consécutif aux traitements subis, il faudra lui mettre une valve artificielle d'ici peu. A part ça, leur fille aînée a été violée plusieurs fois par un pédophile quand elle avait une douzaine d'années, elle n'osait pas le dénoncer parce qu'il menaçait de tuer son petit frère. Petit frère autiste, ce serait trop simple.
Bref, j'ai eu peur pour mon frère. Je suis rentrée chez moi et ma mère m'a appelée pour me dire qu'il venait de l'appeler, il n'était pas dans l'avion. Mais aurait dû le prendre et avait finalement renoncé à ce voyage la veille. Et deux de ses collègues étaient dans l'avion. Maintenant, il y a deux grands mâts devant l'entrée de l'immeuble où ils travaillaient, avec un drapeau américain qui flotte en haut de chacun en mémoire de ses deux amis. Je me souviens que mes filles, qui n'étaient pas très grandes, n'ont pas compris pourquoi j'ai tant pleuré après l'appel de ma mère.
Finalement mon frère passe son temps à avoir le coeur brisé, les balles sifflent à ses oreilles mais ne le blessent jamais directement. Je me souviens qu'il était très inquiet quand j'ai subi une intervention neurologique à l'été 2008 et je me suis bien juré que tout se passerait bien parce que je ne pouvais vraiment pas lui faire ça.
Aujourd'hui, mon frère est un peu devenu un sage, il vit chaque 11 septembre comme une célébration de toute la solidarité qu'il a sentie en ce jour horrible et il fait en sorte que cette chaleur humaine prenne le pas sur la tristesse. Toutes ses souffrances l'ont conduit à s'ouvrir sur les autres, à essayer de les aimer plus. C'est peut-être pour lui la seule issue pour surmonter tout ça.


mardi 1 septembre 2009

Blogday


Je lis sur certains blogs (assez rares en fait) qu'il y avait quelque chose à fêter ? Ben je suis nouvelle moi, je ne savais pas ! J'essaierai de faire mieux l'année prochaine !

dimanche 30 août 2009

Mon blog à moi





Quand je vous disais que la rentrée me collait le cafard ! Finalement je n'avais encore rien vu à côté de ce qui m'attend cette année... Mon aînée, 21 ans dans quatre jours, va regagner Paris pour suivre les cours de la magnifique grande école où elle a été admise, récompense d'un boulot incroyable pour lequel elle a sacrifié beaucoup de choses. Et mon bout de chou, 18 ans depuis le mois de mai, va partir vivre dans la ville universitaire la plus proche pour aller à la fac. Ce n'est qu'à 70 kilomètres environ, mais elle ne reviendra que le week-end. Il me restera mon juriste préféré, qui bosse en général de 7 heures du matin à 7 heures du soir.


Bref, pour occuper mes fins d'après-midi après le boulot et accessoirement éviter de broyer du noir, je pense que c'est peut-être le moment d'écrire un peu ce qui me passe par la tête. Et aussi, qui sait, de lier quelques amitiés épistolaires, moi qui suis plutôt sauvage dans la vraie vie mais qui aime écrire et regrette le temps où l'on correspondait par écrit avec ses amis. Je suis plusieurs blogs depuis pas mal de temps mais je me permets jusque là très rarement d'y laisser une trace. Je vais donc essayer de lutter contre ma réserve naturelle, de m'ouvrir aux autres qui m'ont l'air si bienveillants dans le monde des blogs.


Et j'avoue que mon p'tit coeur a battu plus vite quand j'ai vu que Mab s'était inscrite à mon blog ! Ca m'intimide carrément, je me demande si ça l'intéressera longtemps, mais je suis très touchée aussi. Merci Mab !

dimanche 23 août 2009

Rentrée

Quand j'étais petite, nous passions toutes nos vacances dans la vieille maison de famille à la campagne. Au dernier jour d'école (pour tout le monde, mes parents étant professeurs), nous sautions tous les six dans la voiture et en route pour la liberté ! En vieux short du matin au soir, les genoux griffés, nous passions nos journées à jouer, lire et relire des livres qui sentaient le vieux papier un peu moisi, suivre le fermier qui allait nourrir les veaux, aller en expédition au ruisseau, faire des modelages en terre que ma mère faisait cuire dans l'antique cuisinière à bois en faïence décorée de fleurs, faire des tours en vélo. Lorsque nous allions cueillir des mûres, nous mettions de vieux habits trouvés au grenier pour protéger nos propres vêtements des ronces. Je finissais toujours par faire tomber mon pot et toutes les mûres roulaient sur le sol (on ne dira jamais assez comme c'est dur d'être la plus petite !). Puis ma mère faisait de la gelée qui parfumait toute la maison. Elle me mettait une immense serviette de table blanche qui m'arrivait au moins aux mollets pour manger les crêpes à la gelée de mûres qui n'était jamais tout à fait assez prise et dégoulinait inévitablement.
Nous finissions la journée sales de la tête aux pieds. Mon père faisait alors du feu dans la chaudière à bois de la salle de bain, qui faisait chauffe-eau, et nous prenions notre bain. Je me souviens m'être un jour légèrement brûlé la fesse en touchant le chauffe-eau pour monter dans la baignoire ! En fin d'été, quand il faisait un peu frais, ma mère posait nos pyjamas sur l'espèce d'étagère en haut du poêle et nous avions le plaisir d'enfiler un vêtement bien chaud.
Et puis soudain, nos parents s'absentaient de temps à autre une journée pour retourner dans la ville où nous habitions. Ils allaient chercher les livres scolaires commandés pour les quatre enfants à la librairie, relever le courrier, s'occuper des choses à faire avant la fin des vacances. Et là je commençais à sentir cette obscure angoisse de la fin des vacances, celle qui annonce l'horrible mois de septembre et ce moment détesté entre tous : la rentrée !
Voilà pourquoi à 46 ans, je coupe la radio dès que j'entends le mot "rentrée" et je contourne largement les rayons scolaires dans les magasins. Parce que à l'heure où j'écris ces mots, je continue à sentir cette boule au ventre quand arrive la fin du mois d'août et qu'il va falloir dire adieu aux genoux couronnés, aux shorts déchirés et à la liberté.

samedi 22 août 2009

C'est quand qu'on va où ?



A quoi ça sert un blog ? Ca remplace le journal intime, sauf que je n'en avais pas avant. J'en ai tenu plusieurs dans mon adolescence et quand j'étais étudiante, puis j'ai tout jeté. Bien sûr je le regrette, mais en même temps je n'aime guère garder trop de traces du passé, c'est déprimant tellement ça montre que le temps s'écoule inexorablement. Oui je sais, c'est pas un scoop mais je n'ai pas mieux à cette heure-ci.


Et de quoi on parle dans un blog ? De tout, mais est-ce que ça intéresse quelqu'un ? Pour l'instant non, puisque personne ne connait mon blog. De la même façon qu'on est toujours tenté de regarder quand on passe le soir devant un appartement allumé pour voir comment c'est chez les autres, je pense que toutes les vies sont potentiellement intéressantes. Et moi qui suis avare de confidences personnelles dans la vraie vie, l'anonymat me permettra de me dévoiler plus.


Bon allez pour décorer cet article pas réellement passionnant, je mets une photo prise cet été depuis le 86ème étage de l'Empire State Building. Ca a un petit côté menaçant genre "quand on attaque l'empire, l'empire contre-attaque" qui me met en joie...

vendredi 21 août 2009

Grise mine


Quoi de neuf ? Une piqure de guêpe avant-hier et un bras de la taille d'une cuisse de nageuse d'Allemagne de l'Est. Faible consolation, j'ai eu un succès fou à la pharmacie où elles étaient trois à s'exclamer devant cette chose énorme et rouge, mon bras quoi. En même temps j'ai l'habitude. Je me souviens d'une pharmacienne à qui je demandais quelque chose pour soigner des piqures au talon et qui m'assurait que j'avais dû me brûler vu les cloques. Ben oui, ça m'arrive souvent de me brûler au talon sans m'en apercevoir. Il y a aussi le médecin qui avait photographié pour ses archives une réaction cutanée de mon père à une piqure d'insecte.

Sinon c'est très moche, on enterre en ce moment deux parents et leur plus jeune fille de 11 ans dans la petite église tout près de chez moi. Restent deux filles de 14 et 17 ans, dont l'une gravement blessée. Un jeune rentrant d'une féria vers Béziers, imbibé peut-être, est arrivé face à eux qui roulaient bien sagement dans leur file. Les ambiances avinées des férias que j'ai vues dans le Sud me dégoûtaient déjà, mais là je me sens définitivement étrangère à ce genre de choses. Enfin voilà, il pleut et je pense à ces deux jeunes filles dont on enterre les parents et la petite soeur en ce moment.

mardi 18 août 2009

Classé X

Hier, j'ai passé une partie de l'après-midi à chercher des sous-vêtements dans les magasins. Il faut dire que je vais chez mon ostéopathe tout à l'heure. Parce que voyez-vous, c'est délicat de trouver la bonne tenue pour y aller. Il faut que ce soit joli mais pas genre rendez-vous galant (pas de string, de truc transparent, de rouge passion), que ça ne bouge pas dès que je fais un mouvement... Parce que cet homme là me malaxe, me patouille, me prend pratiquement dans ses bras, me tourne et me retourne tandis que nous discutons de tout et de rien. Il a quelques années de plus que moi, plutôt charmant mais heureusement pas mon type, un peu trop BCBG peut-être.
J'abandonne facilement ma pudeur face au corps médical mais là c'est particulier, je ne suis pas malade ou à l'hôpital, c'est un rendez-vous de routine dans son cabinet pour entretenir ma carcasse. On parle des enfants, des vacances, des grands problèmes de santé publique (si si !), de mon expérience un peu mouvementée de l'année dernière en neuro, de ma mère, bref ce n'est pas l'endroit pour être fringuée comme une pauvresse ou comme une gourgandine. D'où l'achat hier d'un ensemble SG-shorty violet avec un brin de dentelle mais sans plus.

lundi 17 août 2009

Day off


Une journée tranquille comme je les aime. L'homme est parti bosser à la fraîche, comme il le fait toujours, les filles sont ailleurs, ne reste que le chat. Je me réjouis à l'avance de ces jours sans obligation, personne à emmener quelque part, le silence dans la maison, la liberté quoi ! Et je me dis toujours que je vais faire un tas de choses que je ne peux pas faire d'habitude.

Et puis finalement le jour arrive et c'est toujours moins bien que ce que j'avais imaginé. Je crois que je vais faire du ménage, une tarte aux quetsches, sûrement un tour (peut-être chercher les baskets dont j'ai besoin pour courir à nouveau. Mais est-ce que je courrai vraiment quand je les aurai ? Ben oui, faudra bien, plus de prétexte). Bon allez on se remue, pas question de se gâcher la journée ! Et puis ma Tchou revient ce soir et Vaïvaï mercredi, je vais retrouver de l'animation, faudra les emmener quelque part, la salle de bains sera toujours occupée, on rira bêtement des mêmes plaisanteries stupides, la vie quoi !

Ouais, finalement, je me demande si j'aime tant que ça ces journées tranquilles.

vendredi 14 août 2009

Marouflage


Depuis que nous avons entrepris de repeindre le studio de la Tchou, ça fait trois fois que je vais chez Bricomachin pour acheter des choses aussi haletantes que de la peinture, des rouleaux et des pinceaux. Et voilà qu'aujourd'hui, peut-être à force de me voir, on me demande si j'ai la carte de fidélité. Non mais est-ce que j'ai une tête à avoir la carte de fidélité d'un magasin de bricolage ? Je pourrais à la rigueur avoir la carte de chez Chanel ou Pierre Hermé, mais ça s'arrête là. En même temps, j'ai plutôt celle de mon supermarché, d'une parfumerie franchisée qu'on trouve dans toutes les villes, ainsi que de tous les coiffeurs où je suis allée une fois puis plus jamais parce que la coiffeuse a tenté de me teindre en blonde platoche, de raidir mes boucles ou de me cartonner à la laque qui sent comme quand j'étais petite et que ma maman me faisait toujours couper les cheveux trop courts.C'est sûr que quand je serai Fanny A. ou même Catherine D. j'aurai plein de cartes de fidélité super chicos. En attendant je résiste à celle de chez Bricomachin, c'est un début.