samedi 29 octobre 2011

Parce que je suis une impulsive, une impatiente, une qui agit avant de réfléchir, une qui prend la patée au Master Mind , voilà pourquoi je suis si contente d'avoir gagné au jeu de Berthoise  ! D'accord le mérite est petit, mais ça me donne le sourire :D

jeudi 27 octobre 2011


Moi aussi je veux partir. Monter dans un avion et aller découvrir autre chose. Pas toute seule, je suis une aventurière aux petits pieds. Mais quand je vois les lignes blanches tracées dans le ciel par les avions, je rêve. Et je demande "à ton avis, il va où celui-là ?". Avant, il me répondait à Munich, à Londres ou à Bruxelles. Mais il a compris que ça ne me faisait pas assez rêver, alors maintenant il dit qu'ils vont à Copenhague, à Madrid, à Montréal ou à San Francisco. Alors je souris et je regarde le petit point qui avance dans le ciel.
J'aime être là où personne ne me connaît, toute neuve. Je me sens libre, jeune, insouciante. Je ne suis plus dans la case qu'on m'a assignée dans ma petite ville. Je peux courir après les pigeons, pousser des cris de souris quand il me chatouille dans la rue, mettre mon chapeau de soleil que j'ai décoré de petites fleurs et de badges variés, être moi sans craindre de croiser une collègue au cul pincé ou la pharmacienne.
Je veux partir. Je sais qu'on ira passer le Nouvel An chez ma nièce en Allemagne. C'est un début, je suis contente. Les panneaux d'autoroute n'ont pas la même couleur, la nourriture est différente, la langue aussi bien sûr, rien que ça suffit à me mettre en joie. 
Après on verra. Mais pour cet été, je rêve d'un grand oiseau qui s'envole.



lundi 24 octobre 2011

Ce soir, c'est raclette et Forêt Noire. Et toc. Et s'il a encore faim, je lui propose un irish coffee avec double crème. Pourquoi tant de haine me direz-vous ? Parce que j'en ai marre que mon cher et tendre époux soit jeune et beau.
Je m'explique : chaque fois qu'il dit son âge, et encore plus quand il dit l'âge de ses enfants, tout le monde pousse des cris en disant qu'on ne croirait jamais qu'il a 49 ans, qu'il fait beaucoup plus jeune, j'en passe et des meilleures. Apparemment les gens s'attendent à le voir pouponner et aller chercher les enfants chez la nounou. De préférence les jeunes collègues bien intentionnées. Je vais leur faire écouter Brigitte moi (le groupe, pas la blogueuse) et leur chanter "La vengeance d'une louve". Car sa fille aînée a 23 ans et la petite a 20 ans. Sevrées, propres, sachant pratiquement lire et écrire, un peu comme des jeunes adultes quoi.
Et moi, j'ai l'air de quoi ? D'accord ma maman me présente en disant "voici ma petite dernière", d'accord mon frère m'appelle "kid sister", mais eux ce n'est pas pareil, ils ne m'ont pas vue grandir. Mais si j'ai l'air de faire deux jours de moins que mon âge, c'est tout le bout ! Si ça continue, je vais avoir l'air d'une cougar qui s'offre un petit jeune, on va m'appeler Amanda Lear.
En attendant, si j'ai le malheur de lui parler de ça, il fredonne que "la petite pisseuse d'en face peut bien aller se rhabiller" et qu'il n'aime que moi.
Finalement, je vais peut-être changer le menu de ce soir, tant pis s'il reste jeune et beau.

jeudi 13 octobre 2011


Tu es jeune, tu habites avec ta famille dans un pays chaud et plein de soleil. D'accord ce n'est pas le paradis, le climat politique est parfois tendu et ton avenir n'est pas forcément sans nuage, surtout si tu ne connais pas les bonnes personnes ou n'appartiens pas à la bonne ethnie.
Alors tu décides d'aller étudier en France, parce que là-bas les diplômes valent quelque chose, tu auras un poste intéressant quand tu reviendras au pays. Mais en attendant tu débarques à Paris - après la rentrée parce que tu n'as pas pu avoir de vol avant. Ton frère ou ton cousin viennent te chercher, ils ont fait le même chemin que toi quelques années auparavant et ils vont t'aider. Ils t'accompagnent jusqu'au bled improbable dans lequel tu as été accepté. Avant de repartir, ils t'aident à trouver les papiers que tu cherches dans la pochette où tu as casé toute ta vie, tes diplômes, ton passeport avec ton visa, les courriers divers et tu t'inscris à l'université. Sauf que tu n'as pas encore de compte bancaire et que tu ne peux pas payer. Donc tu es autorisé à aller en cours mais tu dois revenir régler dès que ton compte est ouvert.
Le dernier que j'ai vu s'appelle Cyr, il arrive du Congo et a un studio dans lequel il n'y a rien je crois. Il avait un matelas gonflable sur lequel il n'arrivait pas à dormir et qu'il a finalement dégonflé. Je lui ai avancé un peu d'argent pour qu'il aille profiter d'une promo sur les matelas à 35 euros au discount du coin, en essayant de lui faire comprendre sans avoir l'air de lui faire l'aumône que ce n'était pas grave s'il ne remboursait pas. Quelques jours plus tard, je lui ai demandé s'il voulait une couette et il a dit oui tout de suite, il avait crevé de froid le dimanche d'avant. Et là je me dis qu'il n'a encore rien vu, parce qu'il a devant lui tout un automne et tout un hiver bien pourris comme on sait les faire dans ma région.
Avec une collègue, en plus de  deux couettes, on a trouvé des draps, des serviettes et un oreiller à lui filer. Achetés aux frais de l'université pour des profs à une époque où ceux qui venaient de loin pouvaient bénéficier de chambres meublées douillettement. Pratiquement rien n'a jamais été utilisé, les draps sont encore rugueux, tout neufs. Je lui ai apporté une double plaque de cuisson qui était à ma fille et dont elle n'a plus besoin. Quand je pense à mes deux filles étudiantes confortablement installées dans un studio tout confort avec les parents prêts à faire un virement au moindre problème, je sens comme un décalage un peu gênant.
Je suis triste pour tous ces étudiants africains. Le billet coûte 2000 euros et ils ne rentrent pas chez eux de toutes leurs études. Ils ne trouvent pas de job d'été parce dans mon coin, il y a très peu de Noirs et les commerçants craignent que ça fasse mauvais effet auprès de la clientèle. Ils ont du mal à trouver un stage d'études pour les mêmes raisons.
Et en plus il fait froid...

lundi 3 octobre 2011


J'y pense et puis j'oublie. Je me dis "je vais faire un billet sur ça" et puis je ne fais rien. Par exemple j'ai commencé à prendre en photo ce que je vois depuis la fenêtre de mon bureau, parce que ça m'a surprise au début. Je vois des toilettes. Un joli préfabriqué bleu juste en face de ma fenêtre, parce qu'il y a des travaux sur le toit et que les ouvriers peuvent en avoir l'utilité. Je les appelle les toilettes de Madame Solis, pour ceux qui regardent les Desperate housewifes et se souviennent de l'épisode où Eva Longoria va piquer des toilettes sur un chantier.
J'ai aussi photographié la grande roue de la fête foraine qui a lieu à deux rues de mon boulot et dure trois semaines. J'aimerais réussir à rendre le bruit, la beauté des manèges, l'odeur des gaufres et les cris des filles échevelées dans les nacelles qui leur mettent la tête en bas.
Et aussi, je me suis dit que j'allais lister mes très bons souvenirs, ceux qui marquent à vie. Donc j'y réfléchis avant de m'endormir, j'en ai déjà quelques uns mais je crois qu'après je m'endors parce que je n'ai pas toute la liste.
Je pense aussi écrire un billet sur ma mère, qui est une sacrée féministe mais ne le sait pas. Elle est pleine de contradictions très marrantes, elle énonce parfois des idées reçues sans réaliser qu'elle a toujours vécu un peu en rebelle, ou du moins en précurseuse (c'est moche mais je ne peux pas parler de féminisme en laissant "précurseur" au masculin. Ou précurseure, comme professeure ?). Non c'est vraiment trop moche, on va dire avant-gardiste, ça fait bien et ça contourne le problème.
Tout cela ne nous aide pas beaucoup, je commence à être une habituée du fourre-tout, moi qui aime habituellement l'exercice de rédaction. Deviendrais-je flemmarde ? Ou tout simplement en panne d'inspiration ? Ou d'envie ?