dimanche 29 avril 2012

Parmi les gens qui ont un blog, certains m'intimident. Je vais souvent les lire mais pour rien au monde je ne laisserais une trace. Ils ont déjà plein de commentaires, tout le monde à l'air de se connaitre, j'aurais l'impression d'être une intruse. Mais parfois j'ose un petit mot et un jour, j'ai un petit signe sur mon blog. Ouf ! Ce n'était pas si compliqué finalement, il y avait encore de la place pour moi.
J'ai commencé par lire des blogs de cuisine. J'ai passé des heures à comparer les recettes de muffins, à regarder les pyramides de macarons et à apprendre ce qu'était le thé matcha. J'ai glissé vers d'autres liens et je suis arrivée sur le blog d'une française vivant aux Etats-Unis. J'ai bien aimé son blog, je l'ai trouvé intéressant. Plus tard elle m'a bâchée un peu sèchement sur un commentaire anodin, je n'ai plus jamais rien dit sur ses écrits, elle n'écrit d'ailleurs plus très souvent. Mais j'aime bien quand même aller la lire de temps en temps. Et je sais que je suis susceptible.
Ensuite je suis arrivée chez celle que je voyais à l'époque comme la mamie gâteaux parfaite. J'ai ensuite compris qu'elle n'était pas parfaite, plutôt caustique et donc très intéressante, avec sa façon de faire semblant de faire une petite chronique du quotidien tout en donnant sa vision de pas mal de choses.
Je suis arrivée tout naturellement chez sa copine qui porte un si joli nom et dont j'aime beaucoup le ton légèrement désenchanté. Évidemment, j'ai lu aussi le blog de sa moitié, un qui m'a gravement intimidée pendant très longtemps. Il me fait penser à mon beau-père, sauf qu'il n'a pas du tout son âge, mais il a la même façon de séduire ces dames par son humour. D'ailleurs je suis sûre qu'il est secrètement content de n'avoir pratiquement que des lectrices, c'est un charmeur.
Et puis j'ai rencontré des blogueuses qui sont presque mes voisines, une grande voyageuse que j'aime beaucoup et qui a involontairement fait qu'une amie proche ne l'est plus, des filles un peu démolies avec qui j'ai senti une connexion immédiate, surtout une, quelque chose de bizarre qui fait penser qu'on pourrait être des amies pour de vrai. 
J'ai aussi croisé une femme pleine de douceur, de création et d'ouverture réelle, qui a des soucis de santé et à qui je souhaite le meilleur. J'en lis une dont j'envie la sérénité, même si je sais que cette apparence sereine a eu son prix de souffrance. 
Sans compter les blogs que je lis en sautant d'un lien à l'autre, la jeune maîtresse d'école dont les doutes me touchent, celle dont le mari est reporter à la radio, l'Américain gay qui écrit un si joli français parfois un peu désuet, et j'allais oublier la montagnarde dont je lis le blog chaque jour, et je n'aime pas les jours où elle n'écrit pas.
J'en oublie bien sûr. Mais j'aime bien ce lien qui nous lie, ce lien souple qui n'attache pas mais nous relie.

mercredi 18 avril 2012


Qui aurait un chouette modèle de bonnet à tricoter à me transmettre ? Plutôt simple parce que la dernière fois que j'ai tricoté, ça devait être du 6 ans et ça date un peu.
Je m'ennuie moi-même quand je relis mes lamentations sur les parents qui vieillissent, les jeunes qui dépriment et autres joyeusetés. C'est comme ça, c'est la même chose pour tout le monde et ce n'est peut-être finalement pas si grave. En plus ce que j'écris me donne involontairement des airs de Mère Teresa toujours disponible pour tout le monde, c'est loin d'être le cas. Quand je lis vos commentaires si gentils, je me dis que ce n'est pas de moi qu'on parle là. Je connais la bête de l'intérieur et tout n'est pas que pétales de roses et cœur sur la main chez cet animal.
 Donc j'arrête de me regarder le nombril et j'occupe mes petites mains pas follement créatives à tricoter un bonnet blanc pour ma fille, un qui tienne bien et ne s'envole pas quand elle se penchera (pas trop) au bord du lac Michigan.

lundi 16 avril 2012


Oui je veux bien écrire un peu quand même, comme me le demande gentiment la foule en délire. Enfin Frouche, et ce n'est pas rien. Seulement je n'ai rien d'intéressant à dire. Après m'être fait du souci pour mes filles et un tas de gens, je m'en fais pour ma mère. Alors raconter que j'ai appelé son médecin ce matin pour qu'il m'explique certaines choses (ce qu'il a fait très gentiment, c'est le médecin de mes parents depuis bientôt trente ans et il me connaît même si je ne suis pas sa patiente), dire que je vais l'accompagner chez le spécialiste la semaine prochaine pour bien tout comprendre et poser des questions, ce n'est pas très drôle. Sans compter que tout le monde a à peu près le même genre de problèmes que moi à un moment ou à un autre. Et je ne vous cause pas du beau-père, ce serait trop long.
Dans le genre rigolo, je suis aussi allée mettre de l'ordre dans l'appartement de la copine de ma fille qui a voulu se pendre alors qu'elle était rentrée chez ses parents. Comme elle ne reviendra pas dans ma ville, ses parents m'ont appelée pour me demander de ranger un peu et d'apporter la clé à l'agence immobilière. C'était bizarre, j'ai vidé le frigo, lavé un saladier où un fruit avait coulé, remis sa couette bien en place et passé l'aspirateur. J'ai aussi décroché les petites citations déprimantes qu'elle avait collées sur les  murs, ainsi que les "golden rules" de l'alimentation qui étaient accrochées au-dessus du frigo. Ne pas manger ce qui est raisonnable mais ce dont on a envie, manger en pleine conscience, ne pas faire autre chose en mangeant, rechercher le seuil de satiété grâce à la pleine conscience. J'ai aussi enlevé le petit porte-clé en forme de babouchka qui tenait ses clés, pas de raison de le donner à l'agence. Là elle vient de sortir de clinique et semble bien repartie sur des bases toutes nouvelles.
J'avais une collègue insupportable il y a quelques années, une enfant unique gâtée par des parents un peu âgés pour qui elle était le centre du monde. Elle ne s'occupait que d'elle et n'avait ni amoureux, ni frères et sœurs, ni enfants. Elle avait des relations dans son bled (46 habitants, je ne plaisante pas, mais elle se croyait importante parce que son père en était le maire) mais était trop centrée sur elle-même pour avoir des amis. Tout ça pour dire que parfois, dans mes moments d'intense déprime, je l'envie cette vieille peau. On doit être si tranquille quand on n'aime personne d'autre que soi. Pas de souci pour les autres, juste la préoccupation de son auguste personne. D'accord, ça rend antipathique et peu attirant, mais quelle importance puisque les autres ne comptent pas ?
Bon d'accord, c'est vraiment quand ça ne va pas que je voudrais être cette infâme Régine. Parce que sinon je suis quand même contente d'aimer des gens, même si je ne suis pas foutue de les aimer sans avoir peur pour eux. 
Allez c'est promis, le prochain billet portera sur un truc joyeux, ou alors je vous donnerai une recette de cuisine ou une photo de mon chat si je n'ai toujours rien de sympa à raconter. En attendant je colle une photo de mon chouette arbre de Pâques, ça mettra de la couleur.