Parmi les gens qui ont un blog, certains m'intimident. Je vais souvent les lire mais pour rien au monde je ne laisserais une trace. Ils ont déjà plein de commentaires, tout le monde à l'air de se connaitre, j'aurais l'impression d'être une intruse. Mais parfois j'ose un petit mot et un jour, j'ai un petit signe sur mon blog. Ouf ! Ce n'était pas si compliqué finalement, il y avait encore de la place pour moi.
J'ai commencé par lire des blogs de cuisine. J'ai passé des heures à comparer les recettes de muffins, à regarder les pyramides de macarons et à apprendre ce qu'était le thé matcha. J'ai glissé vers d'autres liens et je suis arrivée sur le blog d'une française vivant aux Etats-Unis. J'ai bien aimé son blog, je l'ai trouvé intéressant. Plus tard elle m'a bâchée un peu sèchement sur un commentaire anodin, je n'ai plus jamais rien dit sur ses écrits, elle n'écrit d'ailleurs plus très souvent. Mais j'aime bien quand même aller la lire de temps en temps. Et je sais que je suis susceptible.
Ensuite je suis arrivée chez celle que je voyais à l'époque comme la mamie gâteaux parfaite. J'ai ensuite compris qu'elle n'était pas parfaite, plutôt caustique et donc très intéressante, avec sa façon de faire semblant de faire une petite chronique du quotidien tout en donnant sa vision de pas mal de choses.
Je suis arrivée tout naturellement chez sa copine qui porte un si joli nom et dont j'aime beaucoup le ton légèrement désenchanté. Évidemment, j'ai lu aussi le blog de sa moitié, un qui m'a gravement intimidée pendant très longtemps. Il me fait penser à mon beau-père, sauf qu'il n'a pas du tout son âge, mais il a la même façon de séduire ces dames par son humour. D'ailleurs je suis sûre qu'il est secrètement content de n'avoir pratiquement que des lectrices, c'est un charmeur.
Et puis j'ai rencontré des blogueuses qui sont presque mes voisines, une grande voyageuse que j'aime beaucoup et qui a involontairement fait qu'une amie proche ne l'est plus, des filles un peu démolies avec qui j'ai senti une connexion immédiate, surtout une, quelque chose de bizarre qui fait penser qu'on pourrait être des amies pour de vrai.
J'ai aussi croisé une femme pleine de douceur, de création et d'ouverture réelle, qui a des soucis de santé et à qui je souhaite le meilleur. J'en lis une dont j'envie la sérénité, même si je sais que cette apparence sereine a eu son prix de souffrance.
Sans compter les blogs que je lis en sautant d'un lien à l'autre, la jeune maîtresse d'école dont les doutes me touchent, celle dont le mari est reporter à la radio, l'Américain gay qui écrit un si joli français parfois un peu désuet, et j'allais oublier la montagnarde dont je lis le blog chaque jour, et je n'aime pas les jours où elle n'écrit pas.
J'en oublie bien sûr. Mais j'aime bien ce lien qui nous lie, ce lien souple qui n'attache pas mais nous relie.