jeudi 29 mars 2012

J'ai été étonnée par la phrase pas toute récente d'une blogueuse qui se reconnaîtra peut-être en lisant ces mots, qui disait en substance qu'elle ne s'inquiéterait pas pour ses enfants quand ils seraient grands parce que leurs ennuis ne seraient pas les siens. Et là je me suis dit "cause toujours ma cocotte, on en reparlera d'ici quelques années".
De même que les exercices de respiration ne se font vraiment bien que quand on n'est pas en train d'accoucher avec des contractions qui viennent vous empêcher de compter tranquillement comme la sage-femme vous l'a appris, j'adorerais être zen, pleine de distance et d'analyse mais je n'y arrive pas quand ça ne va pas. Je suis instinctive et impulsive, la faute à ma maman qui est la toute même. Je connais la théorie, je sais calmer ceux qui stressent inutilement mais je ne suis malheureusement pas dupe de moi-même. Et quand j'essaie de m'appliquer les utiles conseils que je prodiguerais, j'entends quelque chose comme "cause toujours ma cocotte, à moi on ne la fait pas".
Tout ça pour dire que j'ai été (sans doute inutilement) plutôt stressée ces dernières semaines, que j'ai bêtement perdu le bénéfice d'une semaine de vacances parfaite en une journée et que je suis crevée. Mais en fait ça va :)
A part ça je pense à la minute précise à une amie de ma grande, en train de passer une IRM à San Francisco parce qu'on n'a pas réussi à voir une partie du cerveau de son bébé aux deux dernières échographies. J'ai peur pour elle, je croise les doigts mais j'ai peur. Ma fille doit être la marraine de ce bébé, son amie a déjà été durement éprouvée par la vie et est psychologiquement fragile.
Je pense aussi à cette autre amie de ma grande qui est dans une clinique de repos parce qu'elle a voulu se pendre il y a deux semaines. Ma fille va la voir demain, il semble qu'elle aille beaucoup mieux et que cela ait été un énorme appel au secours pour sortir d'une impasse. Ma fille a attendu six heures en se demandant si son amie était morte parce qu'elle avait juste eu le message "contactez d'urgence les parents de C." sans que personne ne lui réponde. Elle a eu tellement peur qu'elle a eu mal partout pendant toute la semaine suivante, des douleurs qui la pliaient en deux soudainement dans la rue, des crampes et autres torticolis.
Voilà. Je me suis fait du souci pour ma petite et finalement je parle de ma grande. Mais les deux vont bien, rien de grave pour elles, je mesure notre chance par rapport à d'autres.

jeudi 15 mars 2012

Ma fille aînée va partir un an dans une université américaine. C'est génial, elle va dans un endroit magnifique où ils ont un département de littérature incroyable, une université réputée pour la qualité de son accueil, son campus sûr, etc...
Sauf que j'ai mal à mon cordon quand j'y pense. Que je me surprends à répéter "mais il faudra qu'elle ait un manteau chaud, et puis des bottes fourrées" parce que l'hiver dans l'Illinois, c'est quelque chose. Que je me dis que je vais lui tricoter un joli bonnet blanc avec une écharpe coordonnée. Que je suis une caricature de mère dont le bébé a 23 ans et semble capable d'affronter les grands froids sans chaleur maternelle. N'empêche, je vais le chercher ce modèle de bonnet et je le tricoterai de mes petites mains pour qu'elle ait bien chaud. Je sais, c'est pitoyable, mais j'ai besoin de protéger du froid et de nourrir ceux que j'aime. J'offre des chaussettes chaudes, de jolies polaires et des écharpes aux personnes âgées, je fais des cookies et des muffins pour les plus jeunes. C'est comme si ça matérialisait l'amour.
C'est bête hein ?

mardi 6 mars 2012

Quand je serai grand

Samedi, lors de la journée d'information destinée aux lycéens qui cherchent une orientation après le bac, j'avise un jeune accompagné de sa mère. Il regarde un peu partout, l'air pas très motivé. Je lui demande si je peux l'aider, ce qu'il recherche, s'il est plus tertiaire ou industrie. Il ne sait pas trop, il n'est qu'en première et veut savoir ce qu'on a à lui proposer.
Et à la question "qu'est-ce qui vous intéresse, qu'est-ce que vous voulez faire plus tard", il répond avec son air de bébé chiffonné "quand j'étais p'tit, y a 2 ou 3 ans, je voulais devenir ingénieur".
C'est mignon à cet âge là, faudrait pas que ça grandisse.