En ces temps troublés, j'ai eu un instant la tentation d'écouter André Rieu en me baladant sur Deez*r. Il faut dire que la phrase "les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent" me trottait dans la tête depuis hier. Alors pourquoi pas des violons joyeux, des femmes en crinoline et un bellâtre souriant qui joue du Strauss... Et puis non, faut pas exagérer, j'ai écouté de la soul, c'est bien aussi.
Quoi de neuf vous allez me dire, depuis le temps ? Du moche, rien que du moche, du moins ces temps derniers.
Le samedi matin, j'avais cinq sms sur mon portable en me réveillant. Un de mon pote R qui disait "Etat d'urgence, bordel !", et cinq de ma fille, le premier vers 22h40 disant qu'elle allait bien et qu'elle était chez elle. Nous on dormait comme des bienheureux, on tombait du ciel. On a allumé une quelconque BFM ou autre, le temps de comprendre et j'ai arrêté, pas envie de voir tout ça en boucle. Donc les premiers jours j'ai réussi à tenir ça plus ou moins à distance mais il y a forcément un moment où ça te gagne, même dans ton bled de France à 2h30 de Paris en TGV. Et puis ma fille vit là-bas, et puis comme toute cette génération, elle connaît des gens touchés (pas elle merci merci merci), et puis elle est prof à Saint-Denis alors elle a peur pour ses gamins. Le lundi elle a parlé avec eux au lieu de bosser, et puis après le mercredi d'enfer dans la rue de la Rép chère à Grand Corps Malade, elle a décidé qu'il ne fallait pas que les faire parler, mais aussi les faire travailler parce que c'était son boulot de les aider à avoir le bac dans ce 9-3 plutôt sinistré. Alors elle a fait des cookies jusqu'à tard le soir pour ses secondes, ses premières et ses terminales et elle a décidé qu'elle ferait le contrôle prévu, atelier d'écriture et cookies.
A part ça elle a rompu avec son copain, d'un commun accord parait-il, mais je vois bien qu'elle est triste. Ma plus jeune fille est psychologue dans deux EHPAD en Meuse, ça fait trois raisons de ne pas avoir le moral. Le frère de ma collègue est en train de mourir d'un cancer du poumon, juste après le frère d'une autre collègue qui a eu la même chose. Je vous ai dit que mon chat était mort ? Ca va faire un an que notre Pistache ne miaule plus chez nous.
Comme on se le disait ce matin avec cette chère blogueuse que j'aime, les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent...